Originaire d’une famille modeste, j’ai commencé à travailler très jeune. Dans ma famille, les finances manquantes étaient compensées par un certain bon sens. Par exemple : ma mère nous achetait des chaussures un peu plus chères, car elles tenaient plus longtemps.
Fils d’entrepreneur, Jean-Philippe semblait avoir un parcours tout tracé. Pourtant, à 16 ans, son père est obligé de fermer son usine suite aux conséquences de la délocalisation industrielle.
C’est en 1991, à la sortie de son école d’ingénieur que nous nous sommes rencontrés. Nous nous sommes mariés en 1992. Tout jeunes parents, les études de Jean-Philippe nous mènent jusqu’aux USA, alors que je parlais à peine 3 mots d’anglais. Nous y avons débarqué pour une année, avec quatre valises et un bébé de trois mois.
Ensemble, nous étions prêts à relever tous les défis que la vie mettait sur notre route !
De retour en France, avec nos deux enfants encore en bas-âges, nous avons commencé des carrières chacun de notre côté. Moi dans une petite entreprise, et Jean-Philippe dans le monde de la grande distribution de meubles.
Je pense que tout est parti de là !
Jean-Philippe découvre un univers soumis à une forte concurrence. Au début, il trouvait une certaine noblesse à travailler dans le « discount ». Puis son regard a commencé à changer. Quelque chose n’avait plus de sens : la consommation de masse, les fournisseurs à l’autre bout du monde, la pression des distributeurs, les produits de qualité douteuse...
Il constatait déjà depuis quelque temps les conséquences lourdes de la délocalisation industrielle, autant humaine qu’écologique, quand le scandale des canapés toxiques éclate et vient confirmer ce que Jean-Philippe ressent. Pour empêcher la moisissure des marchandises en containers, un produit chimique est utilisé pour le transport de canapés. Malheureusement trop fortement dosé, ce produit entraînait de violentes brûlures de peau sur les consommateurs. Comment cela pouvait être possible, quand Jean-Philippe partait plusieurs fois par an pour effectuer des contrôles de qualité auprès des fournisseurs à l’autre bout du monde ?
Jean-Philippe cherche, essaye de comprendre, puis de faire changer les choses. Deux ans plus tard, il s’oppose à son patron. On est lundi matin, Jean-Philippe peut rentrer chez lui, sans travail.
“Ce n’est certainement pas le moment de se reposer” a t’il dit début novembre 2009, jour de son licenciement.
Le 18 juin 2010, nous avons inauguré Europe &Nature !
Tous les deux concernés par les questions environnementales actuelles, et soucieux d’un certain bon sens quant à notre consommation, il était normal qu’Europe & Nature soit la prochaine étape de notre aventure.
Ce pour quoi Jean-Philippe s’était battu en entreprise, nous allions le faire nous-même, quand même.
Nous allions mettre nos compétences à l’œuvre pour proposer un autre mode de vie, une autre façon de consommer, une autre façon de voir les choses
Tout notre engagement est dans le nom de notre entreprise : 100% fabriqué en Europe & 100% Nature.
Aujourd’hui, nous avons trouvé des fabricants qui travaillent dans ce même état d’esprit. Chaque jour nous cherchons de nouveaux produits, meubles ou objets de décoration qui respectent votre bien-être et notre planète.
Ce projet nous épanouit, nous fait plaisir, et nous y croyons !
Christine Dumont (avec Jean-Philippe bien sûr)
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